Cette immigration des canadiens aux états Unis fair suite à une histoire bien connu de nos amis canadiens, bien moins par nos amis francophones de l'autre côté de l'océan :
1837-1838 : Les lendemains
Brian J. Young, Université McGill
Les rébellions de 1837-1838 représentent le moment le plus dramatique dans l'histoire politique du Canada. Des enjeux comme le contrôle de l'avenir du Canada, les droits des Canadiens français ou ceux des ouvriers des manufactures du Haut-Canada et des régions rurales ont suscité des débats qui ont dégénéré en actes de violence. Des hommes ont parlé de républicanisme et d'indépendance, pour ensuite prendre les armes et ouvrir le feu sur des soldats et des voisins. Les rébellions ont été matées par la force, leurs chefs ont été pendus ou exilés, et le pays placé sous la loi martiale. Les rébellions ont ébranlé non seulement le Haut et le Bas-Canada, mais aussi, dans la mère patrie, les autorités britanniques inquiètes de voir une révolution déclenchée dans la plus importante de leurs colonies.
L'oppression et le contrôle militaire s'imposent d'emblée comme une des réponses à la rébellion, notamment à celle des Canadiens français de la région montréalaise. En peu de temps, l'armée britannique et la milice constituée d'anglophones organisent leur défense, tandis que le drapeau et les uniformes britanniques deviennent encore plus visibles à Montréal et dans toutes les villes des colonies où l'on trouve des casernes. Dépêché au Canada pour y évaluer la situation, Lord Durham se concentre sur le Bas-Canada, décrivant les Canadiens français comme des êtres « stagnants et illettrés », « un peuple dépourvu d'histoire ».
Au milieu des années 1840, une nouvelle catastrophe s'annonce : la Grande-Bretagne indique clairement qu'elle n'optera pas pour l'oppression ou la négation des droits parlementaires comme solution à long terme pour le Canada. Lasse des dépenses occasionnées par les soldats et l'administration de la colonie, et désireuse de collaborer avec le voisin républicain indépendant du Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne abandonne sa politique commerciale du mercantilisme et décide de ne plus s'engager autant dans la vie politique et économique canadienne. Les leaders de la minorite anglophone au Bas Canada se doivent d'accepter les pratiques parlementaires britanniques comme le gouvernement responsable, d'assumer les coûts de leur propre colonie, et d'envisager la collaboration avec les chefs canadiens-français dans un système politique en mutation.
La transition ne se fait pas sans heurts. Le fédéralisme, c'est-à-dire la division des pouvoirs entre les provinces et un gouvernement central, est l'une des réponses à la crise politique de l'après-rébellion, une solution qui s'imposera comme l'un des principaux éléments de la Confédération canadienne.